Il y a des jours sans:
la semelle d'un de mes nus pieds (achetés specialement en pur plastique pour résister à l'eau) vient de se décoller.
Mettant à profit les 6 heures que j'ai à tuer en attendant mon bus de nuit pour Laksé, je pars à la recherche d'une nouvelle paire sous le soleil (qui depuis mon arrivée plombe bien)
Même si elles ne sont pas waterproof, j'ai la chance de tomber du premier coup sur une paire à ma taille (l'asiatique chausse en général petit).
Bref, sur l'esplanade qui domine le Mékong, j'hésite un moment et je jette les anciennes avec un vague sentiment de remord.
A peine mes nouvelles chaussures mises, comme un fait exprès, le ciel devient tout noir et toute la mousson s'abat sur moi...tripées my new shoes... tu le crois ça?
L'orage passe en 10 mn. J'espere que le soleil sera assez puissant pour le secher avant de prendre le bus. (Tu vois, on a des préocupations XXL quand on voyage seul)
Pour me réconcilier avec la vie, j'avise un marchand ambulant et son braséro, et je me paie trois excellentes petites brochettes que le vendeur enveloppe joliment dans une feuille de bananier. Je reviens m'assoir sur le bord du Mékong .
Un bonze s'immobilise pile au bout de l'arc en ciel. Je suis un peu obligé de le photographier (non ?).
Un peu plus tard un Lao, la trentaine avec un sac à dos à tête de mort, regarde dans la poubelle, en sort mes pompes, les mets dans la foulée, laisse les siennes (en cuir tripées non waterproof) sur place et continue son chemin comme si de rien n'était.
Il y a des jours avec...Hé hé hé
l'homme au sac à dos à la tète de mort
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