2016 Inde - Haridwar - Figues de barbarie

15 septembre 2016 - Haridwar

Ce soir, comme tous les soirs, une caravane de chars à la gloire de Ganesha ( ca doit etre la saison du Dieu à tete d'éléphant) tirés par des tracteurs et richement éclairés à force de groupe électrogène. Depuis les chars, les participants jettent des gateaux et surtout un maximum de bananes aux badauds. Le marchand de fruit à aupres duquel je me suis prudemment rangé, fait la gueule, l'essentiel de son fond de commerce étant constitué de bananes....
J'ai droit moi aussi à 2 bananes. J'en mange une et propose l'autre à un vieux qui la refuse malpoliment (?). Je me dit que peut être il appartient à une de ces jatis qui ne mangent que des aliments exclusivement touché par ses congénères. Alors une banane tripotée par des sales mains impures d'étranger dégoûtant!!!... ou alors c'est juste un vieux grognon...ou alors un bienveillant qui ne voudrait pas me priver d'un succulent fruit. Je ne sais pourquoi mais je retire la 3eme hypothèse. L'autre gars à qui j'ai tendu ma belle banane l'a pris rapidement et l'a vite planquée sous une bâche en plastique en regardant furtivement à droite et à gauche (ici je ne me risque à aucune tentative d'explication).

Mais revenons à notre cavalcade. Une des régles principales est de ne pas trop s'approcher des chars. Ici ce ne sont pas des confetis qu'ils jettent aux passants,c'est de la poudre colorée bien flashie. La même dont ils se servent pour faire des tikas (les points rouges sur le front) et qui, je pense, doit être bien resistante au lavage. Bref, si vous ne voulez pas être couvert de teinture de la tête au pieds, il vaut mieux se la jouer discret. En clair rester derrière car souvent (c'est le cas dans ma rue étroite) les chars ont tout  juste la  place pour passer. Il y a même des gars dont le seul job est de soulever les fils électriques, les fils à linge...pour que ça passe.
Bon, à mon avis le circuit de la manif n'a pas du être approuvé par la préfecture locale. Voici que surgit toute tonitruante également une autre cavalcade. Une autre belle avec des prêtres fierement juchés sur de blancs chevaux . Une fanfare toute en bleue et or avec des costumes trop grands, et comme pour toute procession un char spécialement dédié à la sono. Et là ça devient encore plus le souk, la première cavalcade recule sans s'occuper des véhicules qui suivent. Un richshaw s'encastre dans une voiture qui ne s’arrête pas pour autant. Tout le monde se met à gueuler, les klaxons redoublent de puissance. Ca devient genre 15  millions de décibels, et ça continue à jeter les bananes et la poudre colorée sur les gens qui ne pensent plus qu'à trouver un abri pour ne pas finir écrasé. Un joyeux capharnaüm à l'indienne. Les rickshaws vélo qui doivent faire demi tour tant bien que mal se font engueuler par leurs clients..les chiens et les chevaux sont affolés , le bruit de la tôle froissée est couvert par la saturation du DJ qui hurle dans son micro.. en poussant trop vite les fils électriques, l'éclairage public disjoncte. Dingue! Enfin j'arrive au Arjun..

Ce matin j'ai fait une petite excursion jusqu'au Mansa Devi, un temple hindou sur la colline qui surplombe Haridwar. La promenade, bien que le chemin reste un peu raide sous le soleil était assez agréable avec de beaux paysages et le Gange en contrebas. Gaffe tout de même aux singes chapardeurs. Mais arrivé au temple, je n'ai plus pu! À peine rentré dans ce fameux temple je me suis enfui! Là dedans, vraiment trop de monde! Comme sur le pont des gourous à  Amritsar. Je frise l'overdose d'oppression . J'en peut plus, je renonce....je reprends mes shoes laissées vers un marchand d'offrandes (qui du reste m'avait engueulé parce que je lui achetais rien) et je suis reparti...chemin faisant je me suis arrêté à l'ombre pour déguster quelques petites figues de barbarie bien rouges.....un petit moment de délicatesse dans ce monde de fureur.




Offrandes

Figues de barbarie



Demain matin, je pars à Richikesh. Une ville également au bord du Gange mais, dit on, assez tranquille.. pour souffler un peu avant de retourner vers l'infernale New Delhi



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